Mime, Haut-Juge, borgne et autres

Le temps était au beau fixe sur la cité du Parti laucien. Vayne se baladait sur les remparts en fumant une nouvelle herbe médicinale que Sylveline lui avait prescris lorsqu'il vit revenir plusieurs de ses amis du tournoi. Son Consul était parmi eux mais le bougre ne s'attarda pas.

Kate doit surement l'attendre. Je parie qu'elle s'est encore fait un sang d'encre à cause du tournoi.

Le Haut-Juge reporta son attention sur le groupe et descendit rejoindre un ami qui lui faisait signe.

- Et bien? Comment était le tournoi.

- Passionnant. Tu aurais du voir le Consul se débarrasser d'Howkins et Nalikham. Il a reçu plusieurs blessures mais les a battu en quelques passes d'armes. C'est dommage que Biflindi l'ai vaincu. Enfin, il est aussi du Parti. L'honneur est sauf si je puis dire.

- En effet.

- Au fait, j'ai entendu qu'un gars te recherchait parmi les hommes d'Ali Babo. Il travaillait , semble-t-il, pour un habitant de Bayens, le Magilair tren ou quelque chose du genre.

Vayne se figea.

C'est pas possible, c'est pas possible!

- Le Magister Adamus Dren?

- Oui, je crois que c'est ça. Un ami à toi... Eh! Où tu vas.

- Au Royaume du Nord!

La caravane a fait halte au royaume du nord. Ali Babo profite de l’affluence générée par le tournoi. Le mime quitte une tente et charge quelques sacs sur son dragon. Un caravanier borgne l’interpelle.

- « Tu nous quittes déjà ? »

- « Il va suivre un apprentissage aux pharmacies du royaume du nord. »

- « Satané dragon, mais tu parles ? »

- « Quand je ne suis pas en cage. Intéressant cette coutume de laisser pousser la barbe seulement sous le menton. Quel nom ça porte ? »

- « Euh… Tu veux parler de mon bouc… C’est ma femme qui insiste… Diantre voilà que je parle de ma vie avec un dragon ! Tout ça ne te regarde pas, laisses-moi tranquille. »

L’homme eut à peine le temps de se retourner que le dragon l’écrasait sous son ventre. Il se trouvait coincé et ne pouvait plus que respirer.

- « Nous n’avons pas terminé cette discussion. Quel est ton nom ? »

- « Argh… Rach… Je m’app… Argh… Rachid. »

- « Je parle de ton véritable nom. Réponds. »

- « Argh… Richard… »

Le mime ne s’était pas attardé. Il était parti à pied, un sac en baluchon.

édité au tour 2091 par Cnure

Ilsem, de retour du tournoi, chercha dans un premier temps sa tendre et douce. Ne la trouvant pas au palais sénatorial ni chez lui, il s'informa et découvrit que Kate avait été appellé pour une affaire concernant la confrérie. Il prit son mal en patience et partit se dégourdir les jambes. En chemin, il se souvint d'un détail et partit chez Vayne, lequel était également absent.

Est-ce qu'il y a encore quelqu'un ici?

Il partit à la dragonnerie pour donner un message à faire parvenir à Vayne. Qu'il soit à l'étranger ou ici, les messagers du Parti lui transmettraient le message

édité au tour 2092 par IlsemNathaniel

Vayne était parti en trombe en n'emportant que le strict minimum: son équipement de fonction, des vivres et les médicaments de Sylveline. Il avait pris son jeune dragon, Shamaem, et avait passé outre son caractère de cochon. Il avait mis une journée à rallier la cité du Royaume du Nord où le Tournoi battait encore son plein.

A peine posé dans l'aire des dragons, Shamaem s'agita. Vayne lui vociféra de se calmer, sans succès. Son dernier mouvement fit tomber son cavalier, lequel s'effondra lourdement au sol. Vayne se releva péniblement. Ses poumons le brulaient. Sylveline le lui avait dis, la colère précipitait ses crises. Il toussa et cracha quantité de sang. Des gardes du Royaume du Nord vinrent l'aider à se remettre et maitrisèrent le dragon qui rejoignit la dragonnerie. Il se releva et but une lampée d'un médicament de la soeur du Consul. Il remercia les gardes de leur aide et quitta la dragonnerie.

Bien... A présent, où chercher? Soit le tournoi, soit les marchands itinérants. Je vais d'abord voir les marchands. C'est l'endroit le plus susceptible d'abriter les grands bavards.

Vayne partit donc vers l'endroit où s'était installé la caravane d'Ali Babo et les autres nombreux marchands plus ou moins honnêtes.

Le Haut-Juge marchait entre les tentes lorsqu il aperçut deux caravaniers creusant le sol avec des pelles. En approchant, il remarqua une scène pour le moins insolite. Il distingua un homme dont seule la tête dépassait du sol. Il s'approcha et leur offrit son aide qui fut le bienvenu. Bientôt les efforts combinés des caravaniers et de Vayne libérèrent un bras puis l autre et ainsi de suite. Une fois que l'inconnu fut suffisament dégagé, ils sortirent l homme du sol en tirant fortement sur ses bras. L homme était borgne, de taille moyenne et portait le bouc. Il semblait passablement sonné et éreinté. Il lâcha un juron en gise de remercuement, puis enfin libre, donna sa bourse à ses trois sauveurs. Vayne déclina l'offre et laissa la bourse aux deux carvaniers. Il donna à l'homme une petite outre qui contenait un peu de vin de Bayens, une rareté en vogue au Parti.

- Que diable faisiez-vous dans ce trou?

Le borgne boit une bonne rasade de vin.

- « C’est ce satané dragon que nous avons vendu à un sourd et muet. »

Le Haut-Juge affiche un air d’incompréhension. Son interlocuteur reprend.

- « Il ne m’a laissé que la tête hors du sol. Vous voyez bien ce trou où j’étais prisonnier. »

- « Intéressant. »

- « Intéressant ? C’est ignoble ! Enfin il m’a laissé la vie sauve et je ne suis plus dans ce trou, c’est l’essentiel. Merci pour le vin, j’avais le gosier bien sec. »

- Je vous en prie.

Vayne s'interrompit soudain en voyant un pigeon atterrir à ces pieds. L'oiseau lui rentra dans le torse et s'affala ensuite sur le sol. Vayne eut le souffle coupé. Ses poumons malades protestèrent et il toussa du sang. Il maudit le pigeon et le prit. Il remarqua la petite étoffe qui entourait son cou. L'emblème du Parti laucien se trouvait dessus.

- Encore ce pigeon boiteux... Je savais que c'était une bêtise de confier à Durzak la responsabilité de s'occuper de certains...

Le Haut-Juge prit le message et le lut.

Un homme appellé Richard et un sourd-muet. Ca ne m'avance pas... Quoique! La ville n'est pas si grande. vérifions...

- Le sourd-muet dont vous parliez... Vous savez où je peux le trouver? édité au tour 2109 par VayneMackaria

- « Il est parti en direction des pharmacies. Là-bas, près des temples. Bonne journée et encore merci. »

Le caravanier s'apprête alors à entrer dans une tente, tandis que le Haut-Juge regarde au loin. Pendant ce temps, aux pharmacies, le mime s'entretient avec une jeune guérisseuse. Le dragon survole le royaume.





édité au tour 2116 par Cnure

Vayne rangea son outre de vin et se dirigea vers la guérisseuse et le mime.

Bon... Comment je fais pour interroger un sourd-muet, moi? J'ai bien connu des sourds pendant une enquête mais ça doit bien faire cinq ans. J'espère que c'est comme la nage, ça ne s'oublie pas...

Vayne s'approcha. Il salua la jeune guérisseuse fort civilement et se tourna ensuite vers Cnure. Il signa un salut, permettant ainsi à Cnure d'apprécier la rouille de son langage des signes:

"Bonjour. Enchanté de vous savoir, jeune fille."

Il ne se rendit pas compte de son erreur de suite mais était embarrassé à l'idée qu'il ait dit quelque chose de stupide.

Un sourire se dessine sur le visage du mime. Il salue de la main le Haut-Juge, puis le regarde fixement un instant. Il sort ensuite quelques médicaments de son sac et les lui tend, le regard interrogateur.

Bien... J'ai dit quelque chose de stupide...

Vayne déclina l'offre de médicaments, ne comprenant pas pourquoi il les lui tendait. L'instant suivant, il fut repris d'une quinte de toux, achevant ainsi de se rendre ridicule pour le mime.

"Je ne veux rien acheter. Je recherche votre compagnon."

Ses signes étaient cette fois plus lents et plus décousus mais plus précis.

Intrigué, le mime lève la tête vers le ciel. Peu après une forme se distingue à l'horizon. Un point noir se rapproche à vive allure. Un dragon vient se poser lourdement à côté du Haut-Juge et se présente.

- « Messieurs, de quoi est-il question? »

Le mime montre le dragon d'un geste de la main.


édité au tour 2116 par Cnure

Vayne fut intrigué de voir le dragon se mettre à parler. Il savait que cela se faisait mais il n'avait jamais beaucoup aimé les dragons et l'idée de leur faire la conversation ne lui était jamais passé par la tête.

- Salutations. Haut-Juge Vayne Mackaria. Je cherche le compagnon de cet homme pour des raisons qui ne regardent que moi.

Le dragon et le mime se regardent et semblent bien amusés. Le dragon tourne avec nonchalence autour du Haut-Juge.

- « Son compagnon... C'est moi. Tu n'es pas du coin? D'où viens-tu? Elles sont jolies tes lunettes au teint rouge. Je devrais m'en faire faire. Elles m'iraient bien, non? »


édité au tour 2116 par Cnure

Parfait, j'essaye de faire la conversation à un sourd-muet et un dragon... Bon, ne les contrarions pas et sympathisons. C'est la meilleure manière d'atteindre ce "Richard"

- En effet, je suis du Parti laucien. Oui, je crois que cela vous irait fort bien. Par contre, je crois que vous avez mal compris ce que je vous ai dit. Quand je parlais du compagnon de cet homme, je parlais d'un dénommé Rochard qui a été vu avec lui.

Le dragon s'arrêta et se pencha pour être oeil à nez avec le Haut-Juge.

- « Rochard tu dis... Ce nom me dit quelque chose... Non... Il s'appelait Richard le malautru qui ne voulait pas discuter. Nous ne connaissons pas de Rochard. Pourquoi perds-tu ton temps à chercher cet individu? Un homme qui maîtrise si bien le verbe devrait avoir mieux à faire pour s'occuper, non? »




édité au tour 2116 par Cnure

- Richard, c'est vrai. Excusez-moi. Je suis quelque peu nerveux. Ecoutez. Cet homme me cherche, non pas par amitié mais par hostilité. Celui que je veux, c'est son commanditaire, un assassin. Si vous pouvez m'aider, dites-le moi.

Le dragon se retourna maugréant.

- « Que d'empressement ! Tu le trouveras vers la caravane, je l'ai enterré jusqu'au cou. »

Le mime s'était doucement retiré pour entrer dans la pharmacie.


édité au tour 2116 par Cnure

Vayne tourna le dos au dragon et à Cnure.

Enterré jusqu'au coup?!!! Et je l'ai laissé partir. Mais quel idiot, mais quel idiot. Je mériterais des baffes...
Le visage neutre de Vayne devint aussi rouge qu'il pouvait l'être. Il revoyait Dren rire au milieu de ce gaz rouge. Il fulminait de l'avoir laissé s'échaper. Il voulut s'éloigner pour se mettre à la recherche de l'homme mais une vive douleur l'en empêcha.

- Qu'est ce que...

Ses poumons le brulaient et il fut pris d'une quinte de toux ensanglantée comme il n'en avait pas connu depusi des années. Elle s'intensifia rapidement et le Haut-Juge s'écroula au sol.