La ruelle de l'angoisse

En bordure du village de Gorgu, existent des quartiers un peu moins gais ou échouent parfois quelque clochard aviné ou autre noob découragé. Dans ces ruelles sombres et humides (une ruelle glaucque la nuit est toujours sombre et humide, même en plein désert, suivant le principe que tout les gars louches et tenebreux de fond de taverne portent capuche et fument la pipe) ou les rares habitants réguliers avaient perdu toute espoir, subsistait tout de même quelque commerce que le passant attentif -et malchanceux- ne manquerait pas de remarquer.

C'est ainsi que parmis les ombres furtives, un individu apparement solitaire entendait ses pas résonner de façon sinistre sur les rues mal pavées. Le couinement menaçant d'un rat affamé, le gémissement du vent s'engouffrant entre les bâtisses insalubres, le toussottement de quelque invisible clochard comateux... tout y est. Mais il n'a plus le choix, il faut bien qu'il passe par là pour parvenir à destination...

C'est alors que se révèle la silhouette languissante d'une créature engoncée dans un corset en fausse peau de mog jaune tachetté bien élimée, arborant fièrement jupe fendue et portes jarettelles sur ses cuisses flasques couvertes de vergétures. De sa démarche rendue chaloupée par des talons aiguilles clinquants elle s'approche lentement de lui et s'arrette à quelques pas à peine, afin que le client potentiel puisse profiter au mieux de son arme de séduction extrême.
De ses yeux creusés par l'alcool et parés d'une croute de maquillage passé mais qui par le miracle du bricolage parviens à blesser le regard, elle cligne mollement de l'oeil en sa dirrection, son globe occulaire torve de morrue morte cerné de faux cils d'un noir brillant.
"Hey, pilou! Tu montes avec moi?"
Lui dit elle de sa voix la plus sensuelle, éraillée et aigrelette.