RE: Hate story
Nadir Quelques temps plus tard, la Chieuse repassait à l’offensive. Elle entra sous le couvert des arbres, aperçut sa proie et s’en approcha d’un air innocent.
« Tiens, Nadir ! Quel heureux hasard ! »
TÂ’en ficherai moi du hasard. Je parie quÂ’elle va encore me poser une question idiote.
« Dis, puisque tu ne veux pas me parler de toi, peux-tu me parler de ta cousine par exemple ? »
Je le savais ! Quelle plaie cette fille ! … Que faire pour m’en débarrasser ? … Bon, je vais tenter un truc…
« Ecoutes, Aegyne. Puisque tu veux une histoire, je vais t’en raconter une. Mais ensuite, tu me fiche la paix, d’accord ??
– Vas-y alors, je suis toute ouïe.
– Bon. C’est l’histoire d’un gars qui est constamment enquiquiné par une chipie…
– Oh, Nadir, allez ! » fit mine de se renfrogner Aegyne. Incroyable, se disait-elle, ce gars s’essaye à l’humour…
Nadir soupira. Eh voilà , il était obligé de jouer les nounous, comme si cette folle n’avait pas passé l’âge des histoires ! Enfin, si elle allait lui fiche la paix après, ça valait bien la peine d’essayer…
Il finit par lui raconter une histoire, une histoire qui se passait dans un petit pays très loin de là , perdu dans les montagnes. Un petit royaume qui n’avait plus de roi, mais dont les descendants du dernier vivaient planqués dans un château juché sur un pic dans le sud du pays.
C’était l’histoire d’un gamin qui avait perdu ses parents à cinq ans, et qui refusait de croire qu’ils étaient morts dans un accident dans lequel entraient en compte une avalanche et un éléphant monté sur des skis. Curieusement, c’est la seule version de l’accident que le gamin put obtenir. Même les paysans du coin lui sortaient la même histoire, tout en jetant des regards nerveux derrière eux.
C’était aussi l’histoire d’un gamin orphelin qui avait hérité d’un grand château et de rares terres presque pas verticales, dont l’oncle était rentré au pays pour s’en occuper.
C’était l’histoire d’un enfant qui n’avait pour seule compagnie que sa cousine, la fille unique de cet oncle méconnu…
Aegyne ne l’interrompit qu’une fois, pour lui demander quel était le nom de la cousine.
« Sénith » avait-il répondu, avant de se murer dans le silence.
Elle dut limite le houspiller pour qu’il continue son histoire. Mais curieusement, il ne se faisait pas trop prier. Cela semblait même le soulager. Dieux, se dit Aegyne, il est peut-être humain, après tout.
L’histoire était aussi celle de deux enfants inséparables qui passaient tout leur temps ensemble, au grand dam de l’oncle qui trouvait malsain de voir sa fille jouer à des jeux de garçon et son neveu à des jeux de filles, quoique le neveu…