RE: Archer demandée
Lya Le désert à perte de vue, rien que du sable, de la roche, parfois une herbe sèche ou quelques ossements…
Lya soupira. Du haut de la dune où elle s’était accroupie, elle s’obstinait à scruter l’horizon.
Elle but quelques gorgées de potion, qui lui permettraient de tenir tête au désert pour quelque temps encore : elle espérait toujours trouver le village dont le vieux lui avait parlé.
Le soleil commençait à baisser et le ciel se faisait rose.
L’elfe soupira à nouveau en se remettant en route, se demandant combien de temps il lui faudrait encore marcher avant de rencontrer quelque chose (elle n’espérerait plus rencontrer quelqu’un), peu importait quoi, au fond, un lambeau de tissu ou un morceau de verre auraient bien fait son affaire…
Depuis combien de temps avait-elle quitté la Grande Forêt ? Elle n’osait y penser…
« Nul n’échappe à son destin » avait dit le vieux.
Lya porta la main au médaillon qui pendait à son cou ; toute la communauté disait que c’était folie que de croire un voyageur inconnu, à quoi bon chercher des traces du passé quand on n’a pas de famille ??
Le vent se levait à présent, mais Lya marchait toujours ….
Elle pensait. A ce que serait son existence ailleurs ; si elle rencontrerait des personnes différentes ; à l’utilité de sa vie…
Pendant une heure environ, elle avança, sans lever la tête, un voile de fine étoffe la protégeant du sable soufflé par le vent.
Une autre dune, qui surplombait une cuvette, à présent. Lya la gravit péniblement.
Du sommet, elle observa le ciel : il lui semblait s’obscurcir, au loin elle crut même voir des éclairs…
Alors elle entreprit de se trouver un endroit propice où passer la nuit (mais ici ou là , cela avait-il vraiment de l’importance ?)
Soudain, il lui sembla apercevoir quelque chose. Elle dévala la dune et souleva son voile pour mieux y voir.
Quelque chose roulait au creux de l’immense cuvette, tourbillonnait au milieu d’un nuage de sable que le vent avait soulevé.
Lya s’approcha en se protégeant le visage d’une main. De l’autre, elle saisit la chose.
C’était un scorpion, ou plutôt ses restes tout desséchés. L’elfe déçue, soupira pour la énième fois…
Songeuse, elle s’apprêtait à jeter la dépouille au loin, lorsqu’elle sentit quelque chose d’étrange sous ses doigts.
Un minuscule rouleau était adroitement fixé à l’animal.
Lya entreprit de le détacher, cela ressemblait fort à un fragment de parchemin. Ses mains se mirent à trembler tant la surprise était grande !
Elle fut plus étonnée encore en constatant qu’elle pouvait lire quelques mots d’un message qui semblait avoir été écrit quelques semaines auparavant , tout au plus…
Le texte était rédigé en langue connue : archer…doué…prix...invite…ligues…
Cela ressemblait fort à un tournoi quelconque et c’était signé Alkmar.
Après avoir relu plusieurs fois le message, Lya le serra dans l’épaisseur de ses vêtements.
Maintenant, elle savait qu’elle n’avait pas marché en vain.
Et le vent qui soufflait de plus en plus fort s’opposait à l’elfe qui avançait toujours droit devant elle.
Le ciel, obscurci par d’épais nuages noirs, occultait complètement le soleil couchant.
Un violent orage se leva, un tonnerre assourdissant roula sur le désert.
La foudre frappa, et l’elfe pourtant si proche du village rendu invisible par la tempête, tomba inanimée…